Les autorités ghanéennes ont fermé une fausse ambassade des États-Unis à Accra, la capitale. Durant une décennie, des escrocs ont vendu de vrais visas américains, obtenus illégalement, ainsi que d’autres documents, eux, falsifiés.
Elle opérait trois jours par semaine. Le lundi, le mardi et le vendredi entre 7h30 et 12h30, une fausse ambassade des États-Unis à Accra, la capitale du Ghana, délivrait des vrais visas obtenus illégalement et d’autres documents, eux falsifiés. Un petit manège qui a duré « environ une décennie »… jusqu’à ce que les autorités ghanéennes y mettent un terme cet été a annoncé le Secrétariat d’État américain vendredi 2 décembre.
« Il y avait un drapeau des États-Unis sur la façade et un portrait de Barack Obama à l’intérieur », décrivent les autorités américaines, dans un communiqué de presse. Alors que la véritable ambassade se situe à Cantonnements, l’un des quartiers les plus chic de la capitale.
Kyere Boakye, connu sous le nom d’Ahmed Musah, Benjamin Ofosu Barimah, connu sous le nom de Seth Obeng, et Jeffrey Kofi Opare, connu sous le nom d’Ayerno Bezale Tayo, ont été arrêté par la police ghanéenne.
Six mille dollars le visa
Le personnel de cette fausse ambassade était essentiellement composé de Turcs qui parlaient anglais et néerlandais. Les forces de l’ordre ont découvert sur place 150 faux passeports de dix pays ainsi que des faux visas américains, indiens, sud-africains et de divers pays européens.
L’immeuble n’était pas ouvert au premier ghanéen venu voulant se rendre aux États-Unis. Les escrocs faisaient la promotion de leurs activités criminelles par le biais d’affiches et de prospectus disponibles « dans les régions les plus reculées du pays », d’après les autorités américaines. Ils allaient ensuite chercher leur victime en Jeep, la logeaient dans un hôtel non loin de la fausse ambassade puis la ramenaient à son domicile une fois le faux visa délivré. Les Ghanéens ainsi dupés devaient payer jusqu’à 6 000 dollars pour obtenir un faux document.
Les États-Unis ne sont pas les seuls concernés. L’enquête, toujours en cours, pour identifier tous les acteurs de cette fraude a permis de découvrir qu’une fausse ambassade néerlandaise existait également à Accra. Les autorités américaines cherchent également à déterminer si des Ghanéens ont réussi à se rendre aux États-Unis munis de ces faux visas.
Source : France 24