Le 24.06.2016 les européens se réveillent sans leur moitié, Le Royaume-Unis ne fait plus partie de l’UE. La barre de recherche Google affiche le résultat suivant :
Hier, 51.9% des britanniques on voté pour la sortie de l’UE contre 48.1% qui voulaient resté. Le Royaume-Uni est divisé sur deux ; L’Écosse et l’Irlande du Nord ont voté pour le maintien dans l’Union européenne, tandis que l’Angleterre et le Pays de Galles ont voté pour la sortie.
Tout commence le 23 janvier 2013, David Cameron promet aux Britanniques un référendum sur l’Union européenne. Son objectif est clair : éloigner la menace des anti-européens du Ukip et damer le pion aux eurosceptiques de son parti conservateur. Echec sur toute la ligne. Les gains électoraux du Ukip se sont amplifiés. Et, depuis, les tories anti-UE ne le laissent pas en paix. Le verdict du 23 juin, deux ans et cinq mois exactement après cette promesse, scellera l’avenir du Royaume-Uni. Mais aussi celui de Cameron, qui va présenter sa démission d’ici le mois d’octobre.
Est-ce le début de effondrement de l’UE?
Le 9 mai 1950, le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, prononce, lors d’une conférence de presse au Quai d’Orsay, une déclaration historique. Il appelle à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe.
Son but est d’assurer une paix durable en Europe, grâce au développement d’une solidarité de production entre la France et l’Allemagne, rendant impossible tout affrontement entre ces deux pays. Cette organisation constituerait la première étape vers une fédération européenne.
Cela fait 66 ans, aujourd’hui tout est différent! avec la monté de l’extrême droite en Europe, la crise des migrants, la fermeture des frontières entre certain pays de l’union, le monde assistera dans les prochaines années à une transformation de l’Europe. Le 23.06.2016 restera une année gravée dans l’esprit des européens.
Qu’est ce qui va changer exactement?
Qu’ils résident au Royaume-Uni ou dans un autre pays de l’Union européenne, la vie quotidienne des ressortissants britanniques devrait rapidement subir les conséquences concrètes :
Liberté de circulation / Visa
L’effet le plus immédiat et perceptible du Brexit devrait se faire sentir sur la liberté de déplacement des ressortissants britanniques au sein des autres pays de l’Union européenne. Si un simple document d’identité suffisait jusqu’à présent pour se déplacer au sein de l’espace Schengen, bien que le Royaume-Uni n’en soit pas membre, la sortie du pays du bloc des 28 devrait désormais s’accompagner de la nécessité pour les ressortissants britanniques de demander un visa en cas de voyage en Europe continentale. A l’heure actuelle, seuls 44 pays sur 219 imposent des visas à l’avance aux ressortissants britanniques.
Voyages
Les ménages britanniques devraient également se préparer à débourser davantage qu’auparavant pour aller passer leurs vacances sur le Vieux Continent. Non seulement parce que la chute de la livre face à l’euro va inévitablement réduire leur pouvoir d’achat, mais également en vertu d’accords communautaires qui permettent à toute compagnie européenne d’opérer sans limite de fréquence, de capacité ou de prix dans l’espace aérien européen.
«Le marché unique a permis à Ryanair de promouvoir la révolution du voyage peu cher en Europe», rappelait mi-mai Michael O’Leary, le directeur général de la compagnie aérienne britannique à bas coûts.
Sans parler des frais d’itinérance pour les téléphones mobiles, qui ont eux aussi été harmonisés à l’échelle européenne, ou des règles européennes permettant d’obtenir une compensation financière en cas de retard ou d’annulation d’un vol.
Emplois
Si les partisans du Brexit ont fait de la conservation des emplois pour les Britanniques l’un des fers de lance de leur campagne, il est toutefois probable que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne s’accompagne de la délocalisation de nombreux postes, notamment au sein des grandes banques ayant pignon sur rue à la City.
Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, a averti début juin que la banque américaine, qui emploie un peu plus de 16.000 personnes au Royaume-Uni sur six sites, pourrait en supprimer de 1.000 à 4.000, notamment dans les fonctions de back-office et les salles de marché. Morgan Stanley envisage pour sa part de transférer 1.000 personnes sur 6.000 en poste au Royaume-Uni vers l’UE tandis que Goldman Sachs devrait en transférer au moins 1.600.
Mais le Brexit s’annonce encore davantage comme un casse-tête pour les 1,3 million d’expatriés britanniques vivant dans d’autres pays européens, notamment l’Espagne (319.000), l’Irlande (249.000), la France (171.000) ou encore l’Allemagne (100.000).
Retraites
Ceux-ci pourraient notamment voir les revenus de leurs retraites fondre comme neige au soleil en raison de la forte dépréciation de la livre, ce qui pourrait notamment compromettre leurs investissements immobiliers dans leurs pays d’adoption.
«Moi qui touche ma retraite en livres au Royaume-Uni, je verrai, impuissant, mes revenus se réduire», prédit Brian Hinchcliffe, retraité de l’enseignement, expatrié depuis 2000 dans le Périgord. «Et je devrai me demander: qu’est-ce je sacrifie? Des vacances? La voiture? La maison et rentrer?»
Assurance maladie
Un autre problème se pose concernant la couverture médicale des expatriés anglais, en France par exemple où ils bénéficient du système médical national mais payé par la Santé publique britannique en vertu d’un accord bilatéral. Dans le même registre, un permis de travail pour les actifs britanniques vivant dans l’UE pourrait désormais être exigé.
Eurocrates
Le destin professionnel du millier de fonctionnaires britanniques travaillant pour les institutions européennes, notamment à Bruxelles, semble également plus incertain que jamais. Certains d’entre eux ont déjà songé à acquérir une seconde nationalité européenne, notamment belge.
Géographie
Conséquence plus inattendue, la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait rendre ses relations avec certains de ses voisins immédiats problématiques. L’Espagne pourrait notamment être tentée de fermer sa frontière avec Gibraltar, un rocher de 6 km2 collé à l’Andalousie où vivent 33.000 Britanniques.
Plus au Nord de l’Europe, le Brexit pourrait également créer une frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, ralentissant la circulation de milliers de personnes chaque jour.
Le football
La question a été posée par Karren Brady, vice-présidente du club de Premier League de West Ham. Dans une lettre aux équipes professionnelles d’Angleterre, d’Écosse et du pays de Galles, la baronne, membre de la chambre des Lords britannique, souligne que se « couper de l’Europe aurait des conséquences dévastatrices » pour l’économie et la compétitivité du football britannique.
Selon elle, il serait plus difficile d’attirer les meilleurs joueurs européens et ceux qui évoluent déjà en Grande-Bretagne pourraient être obligés de repartir. « La liberté de mouvement joue un rôle déterminant dans les transferts et les contrats des joueurs. Les joueurs européens peuvent signer dans des clubs britanniques sans avoir besoin de visa ou de permis de travail, accélérant et facilitant la venue des meilleurs joueurs européens », écrit-elle, ajoutant que « des études indépendantes ont montré que deux-tiers des stars européennes en Angleterre ne rempliraient pas les critères d’exemption de visa et pourraient ainsi être forcés de partir », ajoute-t-elle.
Etudiant
Les étudiants britanniques, qui sont de plus en plus nombreux à partir étudier à l’étranger, seront les plus touchés car il deviendra plus difficile pour eux d’effectuer leur mobilité sans le programme Erasmus. Un accord pourrait toutefois être trouvé, comme c’est aujourd’hui le cas pour la Suisse et la Norvège – mais cela prend du temps. Les financements de recherche allant de pair avec le programme Erasmus s’en trouveraient impactés également. Enfin, les étudiants européens au Royaume-Uni pourraient payer des frais universitaires beaucoup plus importants qu’actuellement car ils seront considérés comme tous les autres étudiants internationaux.
Et pour terminer, une image que j’ai adoré!
A Suivre…